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 To reach its zenith ☼ Séraphine

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Zorkharr

L'Édenteur

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MessageSujet: To reach its zenith ☼ Séraphine   To reach its zenith ☼ Séraphine EmptyDim 29 Juin - 0:54

Fiche © Quantum Mechanics

In the land of sun
      Where life is burning
     
L
e sirocco susurrait une barbaresque litanie, et les rois de jadis égaraient leurs oraisons parmi les psalmodies des vents vulcaniens. Les chants immémoriaux des défunts guides purgeaient le meilleur en chacun des membres d'un clan séculaire, que d'aucuns allaient jusqu'à nommer mythe, ou calomnies pur effaroucher les plus couards, car ces fils du désert n'étaient point de ceux qui exhibaient ostensiblement leurs crinières. Si quelque émissaire se hasardait parfois dans les cohues civilisées des villes, c'était drapé de discrétion et avec sa mission pour unique priorité, celui qui désirait plus longuement les coudoyer était convié à y demeurer pour le restant de ses jours, puisque l'on ne tournait pas l'échine à l'erg sacrée. C'était au coeur enchanteur et caché de cette immensité de dunes qu'un Krorag voyait le jour, le berceau de sa vie, aussi voué à devenir le linceul de son trépas. Des moeurs sectaires qui les éloignaient d'un monde paré de corruption et d'iniquité, où de fallacieux seigneurs guerroyaient pour une parcelle de terre, ou pour une aumônière de métaux estampillés. Le monde était vaste, mais pas propice à toutes les races – car ils n'étaient pas de la même, et tous savaient qu'une concorde serait improbable, en plus d'être indésirable. Qu'ils les gardent et les chérissent, leurs intérêts matériaux et pécuniaires, eux, n'en voulaient pas, seule comptait la communauté... et les étoiles. Vivre pour que son prochain puisse survivre, atteindre les cimes du firmament pour siéger auprès des monarques d'autrefois, dans le dessein de côtoyer les dieux et de veiller à jamais sur ceux restés en bas. La cohésion faisait la force, et elle faisait également la félicité, si tant était que l'on s'en persuadait un minima. Leurs dogmes impérieux leur avaient permis de traverser les âges sans dommages, plus que des règles, il s'agissait d'un héritage, qu'ils n'abandonneraient jamais à la vilénie du temps et à celle du changement. Rien n'aurait jamais pu ébranler cette foi puritaine qui pulsait en ses veinures sous derme cuivré, Zorkharr en était intimement convaincu, lui qui était une résultante parfaite de l'éducation ostrogoth. Ses calots de fauve parcouraient inlassablement ce paysage infertile dont il s'était entiché il y avait longtemps déjà, tout comme son père avant lui, et son aïeul avant celui-ci. Il se jurait alors que rien n'était plus beau ni plus précieux que cette vaste autarcie aux effluves de feu, qui verrait encore maintes aurores et crépuscules avant d'être altérée... il espérait qu'elle ne le soit jamais.

« Avance cul d'iguane, au lieu de fantasmer à ta queue fourrée dans la gorge de ta putain aux yeux bleus ! » Rauqua un phonème incisif dans son râble, l'arrachant par la même occasion à la contemplation de la fantastique thébaïde. Il guigna en arrière pour constater que son allure importunait le cavalier en lanterne rouge, dont la monture embrassait presque la croupe de la sienne sans volonté manifeste de s'en détourner. « Tiens ta langue si tu veux pas qu'elle remplace celle de ton cheval, un peu de respect pour ma concubine ou je t'encule avec le prochain cactus qu'on croise, t'as besoin d'un avant-goût ? Touche à tes couilles Zor, tu m'fais chier, c'est pas toi qui transbahute ces clebs égarés ! » Les deux hommes s'inclinèrent simultanément pour apercevoir le chapelet d'infortunés qui les talonnait, tous poings liés et harnachés au destrier du dernier Krorag de la cohorte. « Va savoir combien d'temps ils ont piétiné le désert avant qu'on les trouve, c'est pas d'la carne fraîche. Et pas une seule femelle, ni même un bougre qui ressemble de près ou d'loin à un guerrier. Des foutus esclaves, mais on s'en branle, ils vont avoir c'qu'ils sont venus chercher. Huh, ouais... » La liberté, mais pas celle qu'ils avaient escompté en fuyant leur captivité. Les résonances rugueuses du dialecte archaïque ne leur laissaient rien augurer, leur sort avait été scellé à l'instant où ils avaient eu le malheur de rencontrer la troupe de barbares simplement partie en reconnaissance. Combien d'holocaustes avaient ainsi eu l'honneur de mourir pour satisfaire leurs déités ? Le désespoir les poussait à s'aventurer dans ces steppes sépulcrales pour qui n'y avaient pas vécu, et en tentant d'échapper à leur sujétion, ils faisaient diligence vers un glas plus funeste encore. La chaleur et l'épuisement n'étaient pas les seuls périls à sillonner les environs, ils l'avaient appris à leurs dépends, et même s'ils l'avaient voulu, ils n'avaient vraisemblablement plus un iota d'énergie pour s'insurger. C'était un miracle de les voir encore tenir sur leurs chausses, quand bien même quelques-uns chancelaient-ils dangereusement à chaque foulée. Le point d'orgue de leur pérégrination – et de leur existence – n'était fort heureusement plus très loin, encore fallait-il savoir faire de dame nature une boussole et distinguer les jalons subtilement laissés par leurs pairs.

La horde fit son chemin à travers les rocs d'ocre et rejoignit une esplanade astucieusement dissimulée, où s'était érigé un grand bivouac où les tentes et installations rudimentaires s'avoisinaient. Protégé des tourments éoliens par les hautes falaises d'un côté, le camp s'était établi autour d'un Arbre du Ténéré, à l'orée d'une source d'eau dans laquelle plusieurs galbes juvéniles pataugeaient. Les individus à la carnation de soleil vaquaient chacun à leurs occupations respectives, à la rythmique des goguenardises chevalines et sous les regards quiets des dromadaires qui se gardaient de blatérer. Arrivé à destination, le mastodonte immobilisa son étalon à la robe d'obsidienne lorsqu'un binôme de poupées sauvages vint s'enchevêtrer dans les pattes hippiques, les rires cristallins, la mine chauvine. Du haut de sa vingt et unième année, Zorkharr était un Krorag accompli, cerbère parmi les pires, mari de deux nymphes et père de trois louveteaux. Ses aînés lui promettaient la providence du destin et les honneurs d'un Alpha s'il poursuivait dans cette voie, et dans la pénombre du membre lambda, il guettait sa chance, le jour où il pourrait enfin se démarquer pour affleurer l'excellence. En attendant, il s'acquittait de ses tâches avec ferveur et répondait toujours présent aux clameurs du Khan, qui serait assurément ravi de constater que ses chevaucheurs ne revenaient pas les mains vides. Le colosse foula placidement le sol, égara ses paluches dans les coiffures de jais tressées de ses filles qu'il renvoya ensuite dans les jupons de sa première compagne, puis saisit une gourde tendue par une femme pour se désaltérer. Après avoir humecté sa paume et l'avoir passé dans sa nuque, il mira en direction de son gîte, alors que son épouse légitime l'approchait. « Séraphine ? Dans la tente, j'crois qu'elle dort. » Un rictus équivoque naquit à la commissure des lippes masculines, puis il s'en alla sans prononcer mot pour vérifier les dires concernant la fameuse donzelle.

Il écarta la tenture de peau qui bloquait l'accès et pénétra silencieusement à l'intérieur du logement de fortune, où l'espace était plus vaste que les apparences extérieures ne le suggéraient. Sa peau dénudée et boucanée par l'astre âpre qui gouvernait les cieux s'enivra un instant de la fraîcheur – toute relative – des lieux, avant qu'il n'aperçoive une silhouette nubile alitée sur la couche. La Skyler était là, assoupie parmi les fourrures avec dans ses bras, un joyau inespéré. Il se rendit à ses côtés et s'y accroupi pour mieux admirer le spectacle et ouïr les souffles au diapason, envoûté non plus par la figure gracile de l'adolescente, mais par celle fragile du poupon auprès d'elle. Il frôla le crâne du nouveau-né, qui se mut sensiblement en tirant une bribe de langue sous les prunelles ébaudies de son père. Et ce dernier, envieux de sentir le pouls filial contre lui, osa délier l'étau maternel pour récupérer leur fils qui vivait seulement ses premiers jours. Il prit place non loin de là, le séant reposé sur un siège, toute son attention concentrée sur la chair de sa chair, le mâle de sa progéniture, encore si minuscule entre ses mains de géant. Il se délassa à chatouiller et caresser le bébé qui, par instant, couinait de mécontentement d'être incommodé de la sorte. Fussent ces jappements ou simplement l'instinct de Séraphine qui la sortit de sa narcose ? Il n'en eut pas la moindre idée, et c'était là la cadette de ses préoccupations. « Continue de ronfler p'tite créature, le fruit de tes entrailles est en sûreté. » Déclama t-il d'une intonation quasi solennelle, tout subjugué qu'il était par l'être contre lui, sans être même sûr que la sylphide était encline à complètement le comprendre, elle qui apprenait encore le krorag. « Daled sera farouche comme son père, c'est écrit sur sa truffe. Mais il a tes traits, et les dieux lui ont donné tes yeux de ciel. P't'être pour voir à travers les siens ? » Il arbora un maigre sourire, puis pencha son faciès hirsute pour que le nourrisson s'essaie à lui attraper le nez. Un ricanement guttural s'éleva avant qu'il ne se redresse, et ne s'intéresse enfin à sa concubine ci-présente. « T'as mis bas y a plusieurs jours et t'as toujours une tronche de cadavre, ça se voit que t'es pas une native, sinon tu te serais déjà remise. Y a quelque chose qui va pas ? »

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Séraphine Skyler

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MessageSujet: Re: To reach its zenith ☼ Séraphine   To reach its zenith ☼ Séraphine EmptyDim 13 Juil - 0:12

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FLASHBACK — To reach its zenith


Zorkharr & Séraphine

L
orsqu'elle s'était levée ce matin-là, elle avait trouvé sa couche vide et son nouveau-né dans la bassinette de mailles et d'herbes improvisée. Le bambin aux yeux de ciel, comme les siens, commençait à pleurer et ses sanglots éveillèrent l'adolescente. Dénudée, sa peau de plus en plus foncée depuis qu'elle vivait parmi le clan Krorag, elle sentit le besoin de se couvrir, même si une chaleur tiède envahissait la tente de fortune et qu'aucun regard malveillant ne l'observait. Elle fouilla dans ses affaires, confinées dans un coin du pénates. Séraphine enfila un voile léger pour couvrir son jeune corps alors que les lamentations du bébé se faisaient de plus en plus tintamarresques... La jeune fille s'approcha ensuite lentement du berceau et vint caresser la tête couverte de duvet du petit Daled.  « Viens-là... » murmura-elle en passant sa main sous sa tête et son corps minuscule. Elle le prit délicatement dans ses bras et s'installa dans le lit de fortune, couvert d'une confortable couverture d'hermine. Elle lui donna ensuite le sein qu'elle passa par dessus l'étoffe de tissu léger et le bébé cessa lentement de chialer, trop occupé à se sustenter sur la mamelle. L'adolescente ne savait rien d'être une mère et pourtant, les gestes et les décisions lui étaient toutes naturelles. Son instinct ne se trompait jamais, comme si elle arrivait à comprendre les désirs du bambins et ses besoins. Son époux était absent, parcourant probablement les étendues de feu pour emplir une quelconque mission du chef ; le Khan. Elle était alors livrée à elle-même pour prendre soin du chérubin à la peau foncée comme ces ostrogoths des plaines désertiques. Séraphine observa son enfant, un regard doux effleurait ses iris aussi bleus que les glaces de Middholt. Et son esprit vagabondait alors, se demandant ce que Zorkharr pouvait bien faire. Probablement dénicher des captifs, pauvres esclaves fuyants la cité de Sade vers un désert qu'ils auraient cru sauveur, ou libérateur même. Des pauvres niais comme elle et sa bande qui avait fui, un an plus tôt, pour tomber entre les griffes du clan Krorag. Et si Zorkharr n'avait pas été envoûté par les yeux célestes de Séraphine, son sang aurait couvert les dunes brûlantes, un sacrifice pour satisfaire des dieux qui lui étaient inconnus... Elle portait aujourd'hui son fils dans ses bras, le fier héritier du guerrier qu'elle avait épousé pour sauver sa peau. Épuisée pour les soins qu'elle devait sans cesse prodiguer au bébé, elle se laissa lentement bercer par les bras du Sommeil qui s'enroulaient autour de ses chétives épaules et venait couvrir le bambin de rêves enfantins.


J
amais elle n'entendit son mari pénétrer l'abri, son esprit vaguant sur les flots d'un songe troublé. Un rêve peuplé de serpents et autres créatures dangereuses qui attendaient le moment idéal de l'emporter dans la mort. Le poupon bien cloîtré dans ses bras, elle ne s'éveilla pas lorsque Zorkharr le lui enleva. Ce sont les gémissements et glapissements du nourrisson qui vinrent déranger son sommeil, venant l'alerter jusque dans ses rêves. L'adolescente ouvrit lentement les yeux et distingua la silhouette massive de son époux qui tenait entre ses bras puissants le corps de leur enfant. Séraphine prit un moment à sentir la présence de l'homme, l'esprit toujours embrumé par le sommeil. La voix rauque de l'ostrogoth s'éleva, des mots qu'elle peinait toujours à comprendre et bientôt, elle revint à elle et ouvrit totalement les yeux. Elle réussit à déceler quelques sons et à donner un sens à ses barbaresques syllabes. Réalisant que l'un de ses girons était découvert aux yeux de son époux, elle passa subtilement une étole sur sa poitrine pour se vêtir de façon plus séante. Bien qu'il ne portait pas son attention sur elle, Séraphine restait encore réservée et secrète. Jeune, insouciante, elle n'était pas encore habituée à sa vie de mère, ou même d'épouse. Mais la jeune fille avait su s'adapter toute sa vie et lentement, elle apprenait à évoluer avec le clan, les Krorags et leurs moeurs si étrangères...


I
l s'exprima de nouveau dans le dialecte barbare et la frêle voleuse comprit l'essence de ses mots. Leur fils. Objet de fierté autant pour lui que pour elle. Même si elle trouvait son rôle de mère difficile, le petit Daled était la seule source de joie qu'elle avait pu ressentir depuis le début de sa courte vie, uniquement ponctuée de malheurs et atroces anecdotes. Lorsqu'elle le regardait ou pensait à lui, une douce chaleur irradiait ses membres. Et voir Zorkharr fasciné et fier de leur fils ne la rendait que plus faraude encore. Lentement, la concubine se redressa et posa ses yeux clairs sur les deux hommes de sa vie. Le sourire qu'affichait son époux vint étirer ses lèvres dans un doux rictus. Depuis un an, elle apprenait à connaître cet homme qu'elle avait épousé et souvent, elle avait été surprise de constater que derrière le rude visage de ce mastodonte se cachait une pointe de tendresse qu'elle n'aurait jamais soupçonnée. I la fascinait autant qu'il l'intimidait et elle souriait en voyant l'enfant se tortiller à essayer d'agripper un bout de chair paternelle avec ses mains minuscules. Et les yeux du bambin étaient aussi bleus que le ciel, Séraphine était amusée en entendant les paroles de son mari. Est-ce que les dieux pouvaient voir à travers les siens aussi ? Elle l'ignorait, mais laissa échapper un léger soupir dans la langue commune de Middholt... « Peut-être, qui sait... » Réflexion plus pour elle-même, elle savait que Zorkharr ne comprenait pas sa langue natale et qu'il n'avait aucune intention d'y mettre un effort. La jeune fille lui appartenait aujourd'hui et vivait parmi les siens, cette langue était chose du passé et le géant n'avait aucune raison de chercher à la comprendre.

UN RICANEMENT GUTTURAL S’ÉLEVA AVANT QU’IL NE SE REDRESSE, ET NE S’INTÉRESSE ENFIN À SA CONCUBINE…
E
lle perdit son sourire lorsque le Krorag s'enquit de sa santé, de son bien-être. Il porta enfin son attention sur elle et la jeune fille tenta de garder un faciès impassible. De ce qu'elle avait compris, il s’inquiétait de son état puisqu'elle ne semblait toujours pas remise de l'accouchement. Bien que son ventre avait repris son aspect plat et, surtout, vide, il était vrai qu'elle restait bien souvent enfermée sous le gît. Était-ce à cause de la convalescence d'avoir donné naissance ou simplement pour connaître une certaine solitude, quiétude ? Elle ne saurait le dire. Peut-être restait-elle enfermée et à dormir simplement pour cajoler Daled sans ressentir les regards lourds des natifs sur elle ? Elle haussa les épaules, cherchant ses mots et la meilleure façon de se faire comprendre dans la langue krorag. « Ça va, ça va... Sais pas, je ne suis pas encore totalement habituée à telle chaleur. Ça aide pas, j'imagine, pour donner naissance.... Sais pas, suis pas guérisseuse. » D'où elle venait, Askevale et le continent couvert d'un manteau blanc, elle était habituée aux vents glaciaux, avoir les pieds gelés, sans chaussons pour courir dans les herbes froides. « Hum, je... » Elle se redressa lentement, se leva sur ses deux maigres jambes et s'approcha de son époux et de leur fils, posant ses yeux bleus sur la boule de vie dans les bras de l'homme, un sourire maternelle s'affichant sur ses lèvres pulpeuses. « Vais m'adapter, j'imagine. Comme je l'ai toujours fait... Faut pas... inquiéter. » Elle vint caresser le front du bambin mais ne porta aucune attention particulière à Zorkharr, ni aucune affection, puisque, de toute façon, il semblait bien plus préoccupé par le nourrisson. Elle se détourna aussitôt, lui laissant le soin de Daled alors qu'elle venait attraper une petite bassine remplie d'eau.


L
aissant couler le liquide frais le long de ses bras, elle nettoya ses mains et ses cheveux comme le lui avait montré les femmes du clan. Ses cheveux tressés à la manière krorag, elle vint les humidifier pour rafraîchir sa tête et nettoyer les quelques saletés qui pourraient se cacher dans sa chevelure. Profitant de la présence de son époux à ses côtés, elle se purifia un instant avant de revenir aux côtés du père et du fils avec la coupole d'eau entre les mains. Elle la tendit vers Zorkharr sans dire un mot, ne sachant pas comment lui faire comprendre dans la langue barbare qu'il faudrait aussi prendre soin du bambin, qui avait probablement chaud lui aussi, longtemps enterré dans les bras de ses parents. Elle resta plantée là, incertaine s'il avait comprit. Finalement, Séraphine s'installa aux côtés de l'ostrogoth de six ans son aîné et bien plus imposant, toujours en lui présentant le bol d'argile, pour se faire plus insistante.

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MessageSujet: Re: To reach its zenith ☼ Séraphine   To reach its zenith ☼ Séraphine EmptyJeu 17 Juil - 17:10

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In the land of sun
      Where life is burning
     
I
l n'y avait pas une once de doute sur le fait que le minuscule fétiche sculpté dans la plus suave des chairs passerait de la douceur infantile à la rudesse tribale. Des réminiscences qu'il gardait de son propre géniteur et de ce qu'avaient toujours conté les membres du clan, la lignée dont Zorkharr était aujourd'hui le symbole fort prenait ses racines dans le gigantisme. Des titans aux crins épais qui n'avaient jamais forfait à leur honneur, et avec de tels quartz en guise de prunelles, Daled n'aurait pas même besoin d'étêter quiconque pour gagner le coeur de toutes les femelles. Nul besoin de son troisième oeil pour lui augurer un futur diapré de grandeur et de succès, tout était une question de génétique, car l'heure de son dantesque de père viendrait elle aussi. Même si la vénusté de Séraphine l'avait enjôlé dès la première oeillade, il se congratulait d'avoir suivi son intuition en plus de ses pulsions lascives et de n'avoir octroyé le droit à quiconque d'en faire un holocauste parmi tant d'autres. Contrairement à certains de ses pairs à la carnation cuprique, il savait reconnaître une gemme d'entre les galets, et c'était au final sa délicate matrice plus que celle robuste de son épouse légitime qui lui avait offert un fils. Ils ne s'étaient que peu entretenus depuis qu'elle avait mis bas leur joyau exotique, elle ignorait encore tout ou presque de la fierté qu'elle avait intronisé en son coeur barbare, et avec un peu de chance, ce n'était pas la dernière fois que cela se produisait. Elle avait irréfutablement gagné en valeur, un sentiment qui ne chatoyait pas encore dans les calots maritaux et dont elle prendrait tôt ou tard conscience, en parfaite petite odalisque qu'elle était - et ce, même si lui restait quelques efforts à fournir pour pleinement s'intégrer à cette congrégation du désert. Il l'entendait fréquemment jargonner dans son dialecte maternel, l'idiome le plus répandu tant dans cet archipel que sur le continent, de ce qu'il avait ouï-dire, et si quelques Krorag s'étaient échinés à en apprendre les moindres vers, ce n'était point son cas. A quoi bon ? Pérégriner par-delà leur erg ne figurait pas dans ses desseins prochains, il s'était jadis aventuré dans le cloaque qu'était Sade, et s'était juré de ne plus s'y égarer au risque d'y perdre aussi son équilibre mental. De leur vocable abscons il ne connaissait que des bribes, une paire de termes élémentaires qui lui avaient certes été utiles lors de l'intégration de la pauvrette aux mirettes diaphanes.

C'était toutefois à elle de s'instruire et de garder sa terminologie civilisée pour ses conversations avec les autres concubines, aussi l'ostrogoth son époux ne prit-il pas même la peine de s'intéresser à la succincte tirade qu'elle avait prononcée. Davantage intrigué par sa santé qui, si elle ne périclitait pas, retrouvait laborieusement son paroxysme de forme, il la contempla et sourcilla sensiblement à son argutie. « La froidure de tes terres te manque ? » S'enquit-il par curiosité, sans même parvenir à imaginer ce à quoi ressemblaient des températures hyperborées, lui qui n'avait jamais coudoyé que le brasier de leur thébaïde. La belle se mut jusqu'aux deux mâles de sa vie, l'Edenteur ne la quitta pas de son regard placide et corrobora ses dires d'un hochement du chef, même s'il s'abstint d'arguer qu'elle n'aurait de toute façon pas le choix de s'adapter si elle ne voulait pas en trépasser. Il se reconcentra ensuite sur le poupon toujours dans la cavité de ses musculeux bras, et tandis que la mère retournait à ses pénates, il le fit légèrement sautiller pour provoquer une quelconque réaction chez leur merveille mal réveillée. Incommodée, le nouveau-né se mit à couiner tout en accrochant la barbe du guerrier, sur le faciès duquel naquit tout de go une risette à ce point attendrie que l'on aurait pu omettre qu'il était un meurtrier qui s'assumait. Les enfants étaient sacrés, les siens plus encore, comme tout bon pater qui se respectait. Ce fut alors qu'il lui chatouillait le menton qu'il vit la donzelle revenir, chargée de la vasque remplie d'eau relativement fraîche avec laquelle elle venait de faire sa toilette. Manifestement un indice dans ce qu'elle tentait de lui faire comprendre, et durant un instant, il crut bien que c'était à une manière plus ou moins subtile d'incriminer sa fragrance assurément âcre après un trajet dans les dunes incultes. « Quoi ? Je rentre d'une ronde, c'est normal que je sente le chameau. » Tant pis si son sens olfactif était rudoyé, n'était-il pas chez lui avant tout ? Et il fallut de longues secondes et un geste plus explicite de la part de la naïade pour que le bougre sot saisisse enfin la véritable essence de sa requête, le bain n'était pas pour lui, mais pour le petit bout qui gesticulait. « Oh... Tu crois qu'il a chaud ? »

Le jeune homme hésita un moment, alternant les lorgnades entre le creuset et son fils, car il n'en allait théoriquement pas de sa besogne de le laver, qu'importait qu'il ait été le sang de son sang. Mais à bien y songer, il ne rendrait ni gorge ni l'âme en se faisant, alors, il retira Daled de sa chrysalide de textile, qu'il posa ensuite à côté de lui, et pivota de trois quarts en direction de la Skyler pour être dans un meilleur axe. Là, il glissa précautionneusement le bébé dans le liquide cristallin, une sensation qui sembla l'effaroucher puisqu'il se mit à battre des bras comme dans l'espoir de prendre son essor loin d'ici. « Du calme petit guerrier, c'est que de l'eau ! » Il veilla à ne surtout pas immerger le crâne, et le maintint convenablement pendant que la demoiselle humectait délicatement toutes les zones, portée par un instinct maternel qui échappait à tout homme. Admiratif, Zorkharr l'observa faire, apprenant en silence une pédagogie qui ne lui était normalement pas réservée, mais savait-on jamais. Puis, l'une de ses paluches se hissa dans l'échine de sa maîtresse, dont il traça tout d'abord l'épine dorsale avant d'épouser la cambrure de sa hanche pour la rapprocher un peu plus de lui. Elle n'était pas une esclave, elle était sa femme, deux appellations foncièrement disparates, même s'il ne serait jamais enclin à lui offrir la dilection d'un gentilhomme. « Ici il n'y a pas d'étoiles glacées qui tombent du ciel, comme chez toi, je crois. Nos nuages ne s'émiettent pas, ils dansent autour de la lanterne brûlante du grand jour qui s'occupe de colorer ta peau. » Il mira le minois de la sylphide, comme pour en redécouvrir la joliesse tannée. « Tu le vois p't'être pas, mais tu ressembles de plus en plus à une Krorag, tu serais déjà morte si t'étais pas capable de t'adapter. Manàhad veille sur toi, elle veille sur toutes ses fidèles. » Il redressa le menton et fureta visuellement aux alentours, en quête de quelque chose. « Où est ta statuette d'ailleurs ? Tu sais que tu n'dois pas t'en sépar-- » Mécontent d'avoir été oublié au profit de sa mère, le bambin frappa du pied dans son bain et éclaboussa par la même occasion le mastodonte à la chique coupée nette. Paupières et lippes closes, il essuya lentement son museau en y coulant sa paume, puis ouvrit un oeil pour le poser sur le binôme devant lui. « Si j'dois mettre des mots sur ça, je crois que ça voudrait dire « ta gueule p'pa »... Et ose rire toi ! » Feula t-il avec un sourire qui le trahit à sa concubine. En guise de vendetta, il plongea sa main dans la coupelle et l'écrasa en pleine figure de la jouvencelle, avant de se désopiler d'un rire caverneux.

La seconde suivante, deux furies pénétrèrent dans le logis de fortune et galopèrent à travers la pièce dans des rires clairs. Les fillettes vinrent ensuite s'écraser auprès de la petite famille dont elles faisaient elles aussi en quelque sorte partie, l'une s'inclina sur Daled en lui chantonnant une rengaine tribale, tandis que l'autre se plut à jouer avec la myriade de tresses qui coiffaient la crinière de la Skyler. « Pshht ! » Fit le père vers l'une de ses filles, balayant l'air de sa paluche pour lui signifier de cesser d'importuner Séraphine, quand bien même était-ce innocent. « Séra', tu devrais aller confier Daled à tes consoeurs et venir avec moi, j'vais faire un tour dans la rivière pour me rafraîchir moi aussi. Ce sera plus efficace que juste te mouiller. » Dans une communauté comme la leur, les femmes prenaient soin des enfants des autres, en particulier les concubines qui formaient une cohorte unie, puisque embourbées dans la même situation. Mais ce serait la première fois pour la maraudeuse, et il n'était pas toujours aidé de s'éloigner de son poupon.

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