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Greer Claymerie

Corbeau de Ravenhole

Greer Claymerie
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MessageSujet: This shelter you call skin [Selebrian]   This shelter you call skin [Selebrian] EmptyMar 20 Mai - 21:01

selebrian & greer

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T
out n'est qu'encre dense dans les cachots, tout suppure l'urine, les fèces, le sang et même les râles se font exhalaisons méphitiques dont on empanache la lourde atmosphère pour en faire un royaume d'asthénie et d'infection cacochyme. Lui s'y promène torse nu, les gémissements des crevards se faisant haie d'honneur, les ombres léchant les moindres anfractuosités musculeuses de son abdomen glabre pour en faire pèlerine régalienne, la ferraille d'un cruor qu'on crache sur la carnation crayeuse de ses épaules pour en façonner une couronne ; il est prince parmi les ombres, souverain des humides soupirs et des souffles ultimes. On susurre que l'Aile du Corbeau est son domaine, qu'il en est le seigneur invétéré et que le royal Freux en personne n'oserait lui disputer les quelques fiefs de chair mutilée qu'il gouverne, octroyant tenures de hurlements brûlants et retirant cens des substrats visqueux qu'il récolte comme seul paiement. L'architecture de métal rouillé, il la connaît, détaillant les moindres craquelures et corrosions de doigts avides, attachant ses dextres à toutes les pierres poisseuses qui suintent le sépulcre pour en connaître le relief, déliant les langues de sa seule présence méphistophélique comme un coryphée faisant s'élever des ergastules requiem et lamentatio. Mais pour l'heure, il se refuse à ses lubies de seigneur et maître en ces lieux, dédaigne à voir les chiens s’entre-déchirer pour un bout de carne qu'il a prélevée à un énième pendard qui viendra embrasser bientôt le socle des falaises d'Okerkysten. Non, pour l'heure il se réserve un lambeau de chair fraîche qu'il parade dans les entrailles humides de son odalisque suzeraineté, une patte bien accrochée à une laisse de cuir qu'il a rivée à la gorge d'une pauvre resquilleuse récidiviste qu'on veut voir morte. Et ce sans le concours d'une foule vagissante et assoiffée de spectacle. Son butin arrache aux gorges suppliciées des gémissements, des claquements de langues et les cris de centaines de ventre creux se font entendre, pathétiques échos de crasseux types en manque de chaleur féminine. Son sanctuaire ne tarde pas à accueillir son monarque et il pénètre dans sa salle du trône avec une expression famélique collée à sa lippe obombragée d'une barbe rouille. Les prunelles d'orage se déchirent d'une lueur malsaine alors qu'il la tire plus en avant, lui arrachant une supplique étouffée, puis il la sangle à son chevalet, obligeant la désobligeante sylphide à embrasser de son dos le bois ligneux de la croix, encore maculé des derniers stigmates d'une mise à mort qui ne remonte qu'à quelques heures seulement.


E
ntravée la biche défaillit, luttant avec force pour ne pas se ronger les lèvres nerveusement, pétrissant les chairs roses de sa bouche pour se faire violence. Le freux a déjà posé une patte griffue sur la carne blanche de son frêle poignet, enserrant sa proie d'iris anthracite. « Tu as été vilaine à ce qu'il paraît... » Dans le nid des corneilles le Bien et le Mal sont des notions bien abstraites. Tous ceux qui s'érigent contre les Ravncrone sont du mauvais côté de l'échiquier, mais Greer se garde bien de s'ériger en juge. Il n'en a cure des larcins de la petite, se fiche pas mal de ses bêtises, de ses cambriolages, de ses rapines ; crimes qu'elle perpétue sans jamais s'arrêter, même si elle a déjà passé au pilori, puis à la hache du mutilateur qui a laissé sa dextre gauche amputée, puis sa blessure cautérisée par les flammes pour que la pauvrette ne crève pas comme une chienne d'une gangrène qui fait déjà des ravages. Le corbac glisse une main sur l'amas de chair contusionnée, boursouflée par les flammes pour devenir anfractuosités vallonneuses et inégales. La donzelle retient un hoquet de surprise, lui lançant un regard inquiet, mais aussi perplexe. Avec la précision et la minutie qui est due à son rôle improvisé de chirurgien, le tortionnaire parcoure le derme martyrisé d'un pouce avide. Puis, il se mord la lippe, cabot écumant devant le morceau déjà entamé qui s'offre à lui. Dans son inanition, il ne crachera pas sur une telle pièce, même abîmée. Il la gratifie d'un sourire amusé, plisse ses yeux de rapace un bref instant. « C'est... intéressant. » Joignant le geste à la parole, il délie la sangle qui retient le bras amputé captif. Rien ne sert d'attacher une main inexistante. Se saisissant du bras mutilé, il l'inspecte à nouveau. Les cicatrices sont magnifiques. Une étape qu'il n'a jamais l'occasion de voir, puisque tous ses démembrés à lui finissent inévitablement dans la fosse aux chiens ou dans les charniers des falaises.  « Je te qualifierais bien d'idiote en sachant que malgré une main coupée tu as décidé de récidiver, mais je me priverais d'un décadent festin. » Sa main s'enroule sur la garde d'un surin qu'il dégaine avant de le poser sur le manubrium affolé qui se soulève et s'affaisse avec vivacité. Le long cours sinueux de sa tunique est rivière textile qu'il déchire de sa lame effilée, laissant choir les tissus déchirés sur le sol, dévoilant à ses yeux de squales une carnation laiteuse et des petits seins érigés qu'il s'empresse de couvrir d'une patte affamée. Son autre main vient river le surin dans un socle de bois, juste entre le majeur et l'index de sa victime qui vacille, étouffant un cri stupéfait. Déjà, il a approché ses orbes hyalines de son visage, son souffle ardent desquamant la peau délicate de sa joue adamantine. Un nouveau sourire parcoure sa gueule séraphique, dévoilant des crocs prêts à mordre. « J'ai faim. »

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MessageSujet: Re: This shelter you call skin [Selebrian]   This shelter you call skin [Selebrian] EmptyMer 4 Juin - 6:39

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« J
e n'en sais rien ! » La pauvre bête apeurée beugla timidement, la lame menaçant dangereusement le derme de son cou. Acculé contre le mur de pierre, à l'abri des regards, le pauvre homme n'avait aucun moyen de s'enfuir, et son agresseur comptait bien obtenir les réponses qu'il cherchait. « Réfléchis bien, » demandai-je, mon épée prête à fendre la chair de l'importun comme du blé « On ne me connaît pas une prédilection à épargner les menteurs, et quelque chose me dit que tu ne me dis pas tout. » Le pauvre bahutier dégluti péniblement, scrutant les environs avec frénésie. Pourtant, quand bien même quelques ombres passaient furtivement dans le couloir, elles fuyaient les lieux avec hâte ; personne ne se serait risqué à un combat contre le garde personnel de Lorkhan Ravncrone simplement pour venir en aide à un pauvre artisan de coffres. Il était coincé. « Je vous en prie, » souffla le pauvre animal prisonnier. « Ce type, vous ne le connaissez pas... S'il sait que c'est moi qui l'aie vendu, je suis un homme mort. » - « Tu l'es déjà, de toute façon, si tu refuses de parler. Ne crois-tu pas qu'il vaut mieux tout me dire, plier bagage et quitter la ville par la suite ? » Je ricanai un bref instant, puis d'une dernière pression de la lame, achevai de briser les derniers entêtements du malheureux. « L'aile du Dragon, » souffla-t-il finalement d'une voix vaincue. « Suivez les plaintes des torturés, et vous le trouverez. »

♛ ♛ ♛

C'était comme entrer dans un autre monde. Il faisait si sombre, la lumière du jour ne semblait trouver son chemin nul part. L'humidité suintait des murs, alourdissait l'air qui schlinguait déjà de la puanteur de la mort et de ses cadavres. On pouvait presque la goûter sur le palais, comme des cendres épaisses qui vous envahissent la bouche. Tout ici n'était que dépouille. Autant les défunts que les structures rouillées par l'âge et les sévices, essoufflées d'avoir si longtemps gardé dans ses entrailles les captifs en éternel quête d'évasion et de liberté. Un tel lieu ne pouvait inspirer aucun espoir de revoir l'air pur du dehors, ne donnait aucune matière à s'accrocher. Les rats et autres parasites semblaient s'être installés en ces lieux comme des rois, nullement révulsés par l'impureté et la sordidité de leur royaume. Au contraire ; ici persistait tout ce dont ils avaient besoin. Vêtue d'une légère tunique de maille sous un corset noir et un pantalon de peau, je me sentie comme une hirondelle dans le nid des corbeaux. Dans un tel endroit, même toute ma haine, toute ma rancœur semblait briller de pureté devant l'horreur et l'infamie d'un tel royaume. Parcourant les dédales des cachots, je tenais alerte mon épée bâtarde des deux mains, prête à faucher la vie de toute créature pouvant émerger des ténèbres. Pourtant, ce ne fut pas la gorge obscure des oubliettes qui m'accueillit au bout du corridor, mais une lumière, timide et chancelante, émergeant d'une porte à demi ouverte. Attirée comme un papillon niaiseux, je m'approchai prudemment du seuil de l'antre, me risquant un coup d’œil à l'intérieur.

Il était là. Humant la peur de sa proie, sa carrure dégoulinant d'une avidité bestiale. Son regard, auquel du creux dansaient les flammes craintives d'une torche, semblait dilaté par l'excitation de tenir une vie si fragile au creux de ses griffes. Belle lune en prévision, qu'il devait se dire, avant que des ténèbres je ne bondis, m'empressant de serpenter jusqu'à la bête pour apparaître dans son dos, brandissant le fer sous la mâchoire du fauve. « Un seul mouvement, et tu iras rejoindre chez Dagoth toutes ces âmes que tu as bourrelées, » soufflai-je à l'oreille du monstre, me hâtant de le projeter loin de moi, animé par un désir d'en finir à l'instant. Non, il ne pouvait pas mourir tout de suite. Pas avant d'avoir dompté la bête, et de l'avoir tourmenté autant qu'elle m'avait elle-même tourmentée. « Choisis ton arme, tortionnaire, » que je déclarai en pointant l'extrémité de ma lame vers mon adversaire. « Sache que j'ai plus d'honneur qu'il ne t'en a fallu pour martyriser ton Prince, mais je n'hésiterai pas à répandre tes boyaux sur ta propre couche. » J'étais prête à valser avec le diable, en quête de justice.

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Greer Claymerie

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MessageSujet: Re: This shelter you call skin [Selebrian]   This shelter you call skin [Selebrian] EmptySam 7 Juin - 6:09

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E
n son fangeux castel, il est le roi des freux souterrains, monarque de ces gypaètes au pennage cendreux, aux rémiges sclérosées et à la prunelle aveugle d'avoir trop longtemps occulté l'hélianthe cuprifère. Nul en ce conglomérat de chairs nécrosées et d'espoirs mutilés n'ose vriller vers son enténébré manteau de sacre une pupille avide, craignant de n'être fustigés tout de go de supplémentaires géhennes à l'issue dantesque. Et dans les boyaux humectés de cruor de son propre palais vespéral, il va comme frelon dans une ruche dont il est l'unique souverain, insensible même, à l'existence des telluriques rapaces qui battent la mesure de leurs pas chromés sur la terre au-dessus de sa tête. Qu'en a-t-il à foutre des anonymes engoncés dans une chrysalide métallique qui ploient le râble devant quelque seigneur pour une poignée de deniers qu'ils appellent honneur, quand lui, le Corbeau, se fait coësre de légions de rachitiques molosses à la gueule cave et aux ratiches voraces ? Et s'il ne suffirait au sadique prétorien que d'une émancipation massive pour se hisser jusqu'au bulbe rachidien de l'Argonaute et y asseoir son sordide séant à la tête de ses légions de pendards faméliques, il ne s'en donnerait même pas la peine, son claquoir salivant, uniquement alléché par le pécule des misérables : la chair fraîche et virginale. Et c'est la gueule maculée de stupre qu'il étire des dents laiteuses devant les prunelles de l'infortunée, une dextre toujours ancrée au calleux moignon et l'autre rivée à la garde du mortifère surin qu'il arrache au bois fuligineux pour le faire valser entre ses phalanges véloces. Il cueille au cénotaphe des lèvres martyrisées le trouble de la sylphide suppliciée, mussant son humanité derrière des pupilles louves et un sourire fauve qui n'accentuent en lui que l'appétence prédatrice dont il la noie, glissant sur les lèvres de la martyre une langue béotienne qui darde de son sanctuaire ardent. Mais au sein même de son fief embastillé, on ébrèche les remparts de leur méphistophélique conclave et c'est à l'angle d'une prunelle animale qu'il capte l'ombre nippée d'acier qui sinue comme ophidien sournois jusqu'à sa personne avant de river entre ses omoplates une pointe à l'estoc métallique. Oscillant du chef à droite et à gauche - sans même daigner se retourner vers l'intrus - il fait craquer ses vertèbres, les orbes cristallines se calquant à celles, capricantes, de sa victime qui, elle, a rivé son regard apeuré à la silhouette adverse. L'esquisse d'un sourire amusé ne tarde pas à barioler son visage séraphique, niellant sur le stuc facial les cannelures d'une expression squalide.


L
e phonème féminin qui émaille le mutisme de l'arcane va-t'en-guerre lui extorque quelque raillerie supplémentaire alors qu'il pivote avec lenteur vers la source des impudentes menaces, dévorant de ses orbes anthracite la vénuste fureur de l'effarouchée, inclinant du chef comme le ferait le rapace devant de turpides viscères. La sombre néréide accentue la distance des deux corps fauves et il se gausse de son imprudente réplique, la face toujours ciselée de ses goguenardes biffures. « Je m'en voudrais de manquer les fenaisons du Moissonneur, mais il semblerait qu'il m'ait jeté en pâture nouvelle âme à bourreler... » Les vendanges de Dagoth, il en fait un marc plus capiteux que le meilleur des crûs, se complaisant dans l'ironique pensée qu'il serait pour le Fossoyeur une pièce de viande des plus alléchantes. Mais son heure n'a pas sonné. Les lèvres charnues s'ouvrent encore, éventant homélies sur l'honneur qui ont le mérite de champlever davantage ses lippes. Choisir son arme ? La vierge de fer attend-elle que le bourreau lui livre un duel congruent, escrimant en marivaudant comme le plus méprisable des godelureaux qui foisonnent dans les coursives de l'auguste castel ? Tout est risible en cette burlesque incartade à un point tel où le corbac s'esclaffe, ébranlant le roc musculeux de son abdomen alors qu'il se déride dans un tonnerre caustique. Puis, le grondement de ses moqueries se tarit dans son gosier alors qu'il calque sur sa pulpe rêche un rictus simiesque, le sourcil levé. « Une arme je choisirai alors, milady... Puisque cette chevaleresque rixe semble être la seule chose capable de vous faire mouiller... » Une prunelle sybarite vient caresser le galbe de la vénus caparaçonnée pendant qu'une langue coule sur une bouche avide d'y sentir le brûlant seing d'une concupiscence consommée sans remords. Les saphirs de la belle ont le mérite de lui vendre monts et merveilles et le freux s'extasie devant l'offrande que les Quatre lui ont livré dans une cuirasse d'argent. Il arrime une patte morfale au chevalet où est toujours chevillée la pauvrette, attrapant la garde de son surin pour en nieller ses phalanges, obliquant ses billes gris d'orage vers la belliciste avec une moue dérisoire, relevant le poignard devant ses yeux en pointant de son index le fil acéré du coutelas. « Le surin ? Non, ce serait trop facile. Je veux te laisser une chance de t'en sortir... C'est ça, l'honneur... » Glissant la lame sur la lanière de cuir, il libère l'oiselle captive, ramenant la frêle charpente sur son torse pour l'y lover, incarcérant la main valide de la martyrisée pour la maintenir immobile. Un œil vient cajoler la peau offerte avant de s'ancrer à nouveau dans ceux de la cuirassée. « Voilà, j'ai fais mon choix. » Vrillant le faciès farouche d'un sourire narquois, il brandit la targe carnée de l'oiselle sacrifiée, unique bouclier qui le préserve du baiser de la Camarde alors qu'il laisse choir négligemment son poignard sur le sol, ignorant les couinements de l'affolée qui s'agite entre ses bras. « Mais je t'en prie vas-y. Lave le déshonneur et l'injustice infligés à ton prince... »


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MessageSujet: Re: This shelter you call skin [Selebrian]   This shelter you call skin [Selebrian] EmptySam 14 Juin - 4:21

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L'
oiselet me lorgnait en chevrotant, prisonnière de sa cage de chair et de faim. Ses orbes opalins frétillaient dans tous les sens, telle la situation semblait trop pénible à supporter pour son frêle petit cœur battant aussi vite que les tambours de guerre. Elle savait. En fixant ma lame, en entendant le souffle tiède de la bête au creux de son lobe, en nous voyant nous dévorer du regard comme panthère et loup prisonniers d'une valse mortelle. Les murs, voile vierge d'un artiste macabre, semblaient prêts à capturer l'éclat de sa vie affligeante. Je restai quelques secondes interdite, désemparée devant une telle réponse de mon adversaire. Je le savais, pourtant. Je savais qu'un tel désir de vengeance ne pouvait que me confronter aux pires abominations. Et il était là, le démon belliqueux aux yeux aussi noirs que deux enfers fumants, la gueule rieuse à l'idée d'étancher sa faim insatiable. Une bête. Rien de plus qu'une bête ayant revêtit la peau d'un mortel. En le regardant saliver comme un dément, je savais que ça ne pouvait être que cela. Et que fait-on avec les bestioles incontrôlables ? On les enchaîne, ou on les abats. La première option n'en était pas une. Il avait mis mon prince aux fers, l'avait regardé souffrir, enduré les pires supplices de Dagoth, et lui avait infligé les pires maux inimaginables. Un tel homme ne pouvait aspirer à aucune rédemption ni à aucun pardon. Je n'étais pas une femme miséricordieuse. Il répondrait de ses actes, par le fer et par le sang.

« Ainsi donc, tes mots et tes actes sont à la hauteur de ton rang, » déplorai-je en le dévisageant, tenant toujours haute et fière l'épée prête à sévir le première faux mouvement. La jeune bourrelée m'observait toujours de son regard enfiévré, tremblotant dans les bras de son tourmenteur. Nul doute que, même en possession de ses deux mains, elle aurait été bien trop terrorisée pour tenter quelque chose contre le tortionnaire. Il l'avait asservi à sa volonté par l'effroi et l'épouvante.  « Soit, » soupirai-je avec agacement devant l'amusement éprouvé par mon adversaire «... Après tout je n'ai, moins non plus, aucun sang royal que je me dois d'honorer. » Scindant l'air avec agilité, il ne me fallut qu'un pas pour réduire à néant la distance jusqu'alors sécuritaire entre le monstre et moi. D'une habile flexuosité du poignet, je fendis l'air de ma lame, qui bientôt rencontra la gorge pâle et fragile de la jeune opprimée. Le bourreau reculé plus loin pour s'empêcher un contact mortel avec l'arme, la jouvencelle fut ainsi libérée ; de son tortionnaire, mais également de sa vie. Elle eut quelques secondes de panique, enserrant son cou à deux mains alors que de ce dernier jaillissait le plasma épais et incarnat. Affolée, cherchant l'air de ses poumons déjà embourbé de sang, elle ne tarda pas à s’effondrer au sol, enfin délivrée du mal et de sa pittoresque existence. Au moins, pensai-je, lui aurais-je offert une mort ô combien plus rapide et placide que celle que lui réservait son bourreau. En parlant du loup, je ne tardai pas à délaisser du regard la dépouille de la malheureuse pour recentrer mon attention vers mon opposant, ne désirant ô combien pas être distraite par mon élan d'altruisme. « Maintenant, tortionnaire ; choisis ton arme. Surin, masse, miséricorde, je n'en ai cure, mais choisis ; car dès maintenant, c'est pour ta survie seule que tu combats. » et joignant le geste à la parole, je plongeai en sa direction, prête à l'envoyer rejoindre sa précédente victime.

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