Lorsque s'ouvrent les lourdes portes de bois gravées de scènes équestres se déploie le Hall des Valeureux, une pièce immense et longue où sont alignés des brasiers gigantesques brûlant sous des arcs de voûte de bois creusé en forme de chevaux câbrés, la crinière au vent. Les lourdes draperies frappées du cheval d'émail sur fond mordoré se déroulent et couvrent les larges fenêtres, laissant fuser la lumière diffuse du soleil qui fait étinceler les particules de poussière en suspension dans l'air. Des domestiques, s'y affèrent, vernissant les boiseries ou allumant les feux, chevaliers et courtisans s'y rencontrent, partageant ragots ou récits de batailles, les nobles s'y prélassent dans les grands fauteuils qui longent les murs et agrémentent les alcôves. Il s'agit à la fois de la salle commune du château et de l'antichambre du trône où l'on patiente avant que la reine reçoive les doléances ou tienne séance. C'est par d'aussi lourdes portes ouvragées qu'on accède à la salle du trône, elle même située dans l'aile nord de la forteresse.

Une merveille que la salle du trône de Hvittjell, ne serais-ce que pour les nombreux bas-reliefs qui ornent les murs, les colonnades, les marches qui mènent au trône et le trône lui-même. Deux chevaux cabrés d'est en ouest protègent le souverain lorsqu'il s'assoit sur le trône, ceignant sa tête de la prestance des Seigneurs-Chevaux. Deux brasiers flanquent le trône, conférant au visage de la souveraine des tons clair-obscur qui sculptent ses traits. De lourdes draperies tombent des plafonds en arc de voûte et deux tables circulaires partagent l'espace sur les côtés du trône. C'est là que la reine y reçoit son Conseil et ses émissaires, ainsi que les doléances du peuple. Aucune chaise, mis à part le trône, n'orne la pièce et tous sont invités à demeurer debout lors des séances restreintes à une vingtaine de personnes.

Lieu très achalandé de la forteresse, la Cour intérieure est utilisée comme lieu d'entraînement par les membres de la cour et les chevaliers officiant à Hvittjell. Entourée d'une galerie ouverte, la cour est le lieu préféré de la reine qui y passe plusieurs heures par semaine. Sur les murs de bois se répercutent le tintement des aciers, le claquement des boucliers qui s'entrechoquent et les cris des guerriers qui s'élancent pour désarçonner leur adversaire. La nuit, l'endroit est éclairé par maintes torches qui permettent des entraînements nocturnes. La cour intérieure, elle, ne dort jamais.