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 "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia)

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Crendal Flynn


Crendal Flynn
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MessageSujet: "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia)   "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia) EmptyJeu 26 Juin - 20:16

Crendal Flynn sortait tout juste d’une réunion fort ennuyeuse avec certains de ses collaborateurs de la Guilde. L’ordre du jour ? Palpitant, il s’agissait d’évaluer les capacités financières du Royaume à honorer ses créances après le revers qu’avaient constitué l’attentat elfique et la fuite de Jora Ebonhand. La réunion aurait pu être intéressante car la question se posait. Ebonhand en fuite, un attentat au cœur du pouvoir Ravencorne, dans un régime aussi fragile où toutes les familles se tenaient en embuscades pour essayer de s’approcher vers le pouvoir suprême, l’argent risquait fort de se raréfier. Non seulement celui du Royaume mais également celui de l’Oligarque. Nul doute qu’il faudrait assurément qu’un Conseil se tienne dans les plus brefs délais. Cependant, si servir le Royaume et le Roi Jorkell était une chose, assurer ses arrières en était une autre. Non pas qu’il détesta l’actuelle Couronne, il l’avait financièrement soutenu et s’était fait un joli pactole. Il fallait cependant rester dans les sphères du pouvoir et donc ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Cet attentat venait de relancer le jeu. D’abord de par la faiblesse qu’il traduisait et l’incapacité de la Couronne à fédérer autour du Roi suite à son accession au pouvoir. Ensuite parce que finalement, les conséquences diplomatiques avaient été désastreuses. Cela avait brouillé la Couronne, s’il en était encore besoin, avec les elfes. Askevale et ses Dragonfall ne devaient pas apprécier que suite à l’officialisation de leur alliance avec Jorkell, on tente de tuer leur pouliche favorite, la princesse héritière, en plus de sa Main de mari. Sans compter que, en plus de la Main, la Régente de Ravenhole avait dû subir également les dagues de l’assassin. Hvittjell devait sauter de joie car avec de telles dissensions internes, le Roi n’allait pas y étendre son influence avant longtemps. Il s’inquiétait surtout pour le Prince héritier. Non pas par amitié, encore que le fils de Jorkell ne lui déplaise pas, il avait de l’esprit, du goût et un talent assez remarquable pour les choses immora les et les complots. Une qualité qui ne pouvait qu’attirer Crendal à investir quelques espoirs sur lui. Il s’en inquiétait car le fait que le Roi dispose d’un Prince héritier capable d’assumer le pouvoir était un gage de stabilité. L’annonce des fiançailles du Prince avait d’ailleurs fait toute les affaires du financier. C’était l’espoir que l’engrossement que la princesse Héritière d’Askevale et donc la perpétuation de la lignée soit pour bientôt.

Après tout, le Roi avait quarante huit ans et le Prince vingt deux. Malgré leurs bonnes santés, mieux valait multiplier les chances d’avoir un mâle sur le trône. Jora Ebonhand étant l’exemple suprême qu’une femme sur un trône vacille plus facilement car elle se doit d’obtenir davantage de soutien.

Déambulant dans les couloirs, le créancier des Rois restait souriant. Il se dirigeait vers les jardins de Glace, saluant avec force inclination les nobles qui passaient devant lui. Il savait bien que son sang de roturier ne le mettait pas dans le sérail. Il était une sorte d’objet étrange de fantasmes et de haine du fait de son origine sociale plus que modeste. Crendal s’en était fait une sorte de légende, il avait forgé un personnage. Celui du roturier qui, malgré sa réussite, se soumet totalement aux convenances de la noblesse et se moque volontiers de sa piètre ascendance. Combien de fois n’avait-il pas dit sur le ton de la plaisanterie que, aussi riche qu’un homme pouvait être, une brosse à vilain pour se donner quelque noblesse serait toujours hors de ses moyens ? Tel était le prix à payer pour le pouvoir. La fiction de la courbette qu’il faisait leur masquait la réalité : il les tenait. Dès qu’ils avaient une maîtresse à entretenir, un trafic douteux à faire, un prêt à demander, c’étaient les florins de Crendal qui se déversaient sur leurs têtes. En échange de faveurs, de services et d’avantages. Crendal était un homme d’affaire, il savait que les Florins étaient un moyen, un moyen de s’approprier ce qui comptait vraiment : le pouvoir. Un florin investi visiblement à perte, pouvait se révéler plus rentable que de thésauriser bêtement comme l’avaient fait la plus part des Oligarques avant lui. Compter ses sous et ne pas en faire d’utiles dépenses, c’était la mort à coup sûr.
Les habits chauds le faisaient ressembler à une sorte d’ours trop maigre une chaude cape en peau de loup, une tunique en grosse laine un pantalon d’un épais tissu, bien que natif de la capitale il n’avait jamais apprécié son climat et déplorait que la température fut si basse. Quelle idée saugrenue de placer sa capitale dans un endroit aussi peu accueillant. Il se sentait fort bien dans ses glaciaux jardins du Palais. Un livre à la main. Il se posa tranquillement sur un banc de pierre et se mit à lire. Il lisait distraitement, plus occupé à réfléchir à ses mouvements futurs dans ce qui allait devenir bientôt un véritable traquenard grandeur nature. Le livre qu’il lisait était un récit ancien des chroniques des Rois elfiques. Après tout, pour négocier avec un peuple, encore faut-il en comprendre son histoire. Crendal traitait bien sûr avec les elfes et leur ville principale était une source appréciable de revenus, les produits de luxe de facture elfique se vendant fort bien. Il ignorait cependant leur histoire, les elfes étaient un peuple secret que Crendal commençait à saisir, enfin, autant qu’un humain comme lui pouvait les saisir.

Il se releva et ferma son livre. Il allait rentrer jusque dans ses quartiers lorsqu’il aperçut une personne qui lui était bien familière. Non pas qu’ils se fussent déjà parlé. Seulement on ne pouvait pas, lorsque l’on était un courtisan digne de ce nom, ignorer la Princesse héritière d’Askevale, fiancée récemment au Prince. Crendal fit quelques pas et s’approcha de la princesse. Il s’inclina profondément.


-Votre Altesse, pardonnez mon introduction quelque peu inopinée. Crendal Flynn, Grand Argentier de Sa Majesté le Roi, Oligarque et représentant de la Guilde des Mercantes auprès de la Couronne.


Il releva le buste. Doucement, il ne fallait pas trop que la courbette apparaisse pour ce qu’elle était : une forme de courtoisie. Il jaugea la jeune femme, l’œil pétillant. On lui avait vanté les qualités intellectuelles de la jeune femme. Il était grand temps de se faire une idée. Après tout, Askevale était une terre pleine de promesse et d’opportunité et nul doute que la Princesse Héritière, si ce qu’on en disait était vrai, allait avoir des ambitions pour sa terre natale. Ambition que Crendal regardait avec un grand intérêt.


-Au nom de la Guilde des Mercantes je tiens à signaler à Votre Altesse tout mon soutien pour ce qui est arrivé à votre fiancé. Si les Oligarques peuvent faire quoi que ce soit pour apaiser la peine de Votre Altesse, je la supplie de n’hésiter jamais à me faire savoir ses volontés.


Il marqua une courte pause et étendit un sourire compatissant qui rendait l’impression qu’il se sentait réellement concerné toute cette histoire. Il l’était, mais en tant qu’homme d’affaire. Il ne ressentait évidemment aucune empathie et elle non plus probablement. Crendal voyait bien clair dans ce futur mariage : un arrangement politique pour faire oublier que les Dragonfall régnait autant sur Askevale que Crendal forcé d’aller à la soupe populaire. Tel était le jeu ; tout n’était qu’illusion plus ou moins maccabre. Une leçon qu’il avait appris tôt : la fiction a souvent et même toujours plus d’importance que la réalité. La fiction était ce qui maintenait l’ordre du monde et les individus ensemble. La fiction était  dans les individus qui composaient la société : tous masquaient leur vice par une vertu d’apparat. Crendal n’échappait pas à la règle. La violence, oui, mais cachées dans les dorures d’un palais et les draps de soi d’un bon lit. Quelle farce délicieuse que celle du pouvoir et quel privilège de pouvoir y jouer un rôle.

Je n’ose imaginer le souci qui a été le vôtre et du bien mauvais souvenir que vous garderez de vos fiançailles. J’espère néanmoins que vous nous ferez le plaisir de votre bel esprit et de votre charmante présence à la Cour. On m’a beaucoup parlé de votre conversation intelligente et plaisante. Une denrée rare, même à la Cour. Vous me saigneriez à mort en quittant notre froid pays et Sa Majesté le Roi Jorkell perdrait assurément l’un des rayons de soleil de son palais hélas rendus trop rares par les aléas de la vie.

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Lehvinia Dragonfall

Princesse héritière d'Askevale

Lehvinia Dragonfall
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MessageSujet: Re: "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia)   "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia) EmptyMer 2 Juil - 22:56

Fiche © Quantum Mechanics
crendal flynn & lehvinia dragonfall
Je suis votre éternel serviteur.
Assise face à sa coiffeuse, la douce enfant des Ashlands avait perdu son regard dans son propre reflet. L'image légèrement floutée que lui renvoyait le miroir avait eu raison de sa concentration pour la porter hors de toute réalité. Notion du temps et de l'espace s'étaient envolées en quelques battements de cils. Depuis quelques temps Lehvinia s'absentait ainsi... Les idées, réflexions et autres souvenirs se bousculaient dans son esprit, jusqu'à l'arracher à ses semblables un court instant. Ça n'était que quelques flashs la plupart du temps : des images qui avaient marqué son esprit au fer rouge. Des traces de sang, des regards affolés, l'odeur de la peur... Et là, un cri qu'elle seule pouvait entendre la faisait revenir à elle. Étonnamment, tout cauchemar avait été écarté de ses nuits, a contrario de ses journées. Fort heureusement, ces moments d'égarement se voulaient rares. Il y avait tant à penser ! Bienveillante de nature et quelque peu inquiète, la dragonne avait tout d'abord exigé des nouvelles de son promis ; l'amenant alors à s'interroger secrètement sur ce qui l'amenait à tant d'anxiété. La douleur d'un homme ou le risque -même infime- de faire vriller ses plans ? Lehvinia, même dans le plus grand des silences, refusait d'y répondre tout comme elle refoulait bon nombre de pensées et d'émotions.

Détournant enfin la tête, son regard se posa sur un livre abandonné près de la fenêtre de sa chambre. Pas n'importe quel ouvrage, soit dit en passant. La princesse se redressa, et s'avança vers l'ouverture donnant sur la cité. Elle s'empara du livre et passa une énième fois ses doigts sur les dorures du titre. Les Dames et les Eres... Présent dissimulé de Lady Ebonhand. Un intitulé qui pouvait résonné dans les esprits de tout à chacun, libre d'interprétation. Un livre qui en tant normal n'aurait pas plus que raison attiré la demoiselle ; mais qui se révélait presque enivrant lorsque l'on gardait en tête sa provenance. Dire que Jora avait finalement réussi à quitter cette prison dorée dans laquelle on l'avait retenu depuis trop longtemps. Captive d'un passé, victime d'une quête de pouvoir toujours plus grande, d'ambitions dévastatrices... Le mystère qui planait autour de cette évasion en avait fait parler plus d'un, jusqu'à assoiffer les plus grandes commères de la cours de Jorkell. Ce n'était pas un fait que l'on pouvait taire bien longtemps, secret qui mourrait dans son œuf dès lors que l'on se devait présenter la jolie blonde en public. Cela avait quelque peu bouleverser la Dragonfall. Non pas spécialement de joie, bien qu'elle reconnaissait l'agréable compagnie de sa consœur et la liberté à laquelle elle pouvait prétendre... Néanmoins, l'inquiétude se portait sur ses plans personnels. Devait-elle espérer que Lady Ebonhand veillerait à lui rendre son trône si jamais elle venait à retrouver sa propre place royale ? Ou bien cette fuite allait-elle nuire à ses aspirations, la contraignant à se retirer de l'échiquier jusqu'à en perdre la face devant tout un peuple ? C'est ce que Lehvinia craignait le plus, qu'importe la situation dans laquelle elle s'embourberait. Redorer le blason familiale était une priorité, un devoir et même plus encore : un honneur. Jamais elle ne supporterait le regard déçu de son paternel posé sur elle. Il était bien trop important à ses yeux, voyant en ce patriarche le roi le plus respectable de ces terres. Manquait-elle d'objectivité ? Sans nulle doute. Elle n'était qu'une fille admirative devant la bienveillance des siens, la droiture de leur lignée, le respect des traditions... Elle craignait donc pour son histoire, alors qu'elle tenait entre ses doigts fins la plume qui se devait d'en rédiger la suite.

Une forme d'anxiété lui serra à nouveau le cœur, à la simple pensée de ses proches, de ses cadets... Les mauvais pressentiments tombaient en cascade sur son esprit fragilisé par le récent attentat à la cours, et elle avait l'impression de manquer d'air dès lors qu'elle s'en faisait pour sa famille. Une véritable dragonne : protectrice dans l'âme et maternelle. Allait-elle pour autant sortir les griffes et massacrer quiconque se montrerait menaçant pour les siens ? Ça n'était pas ainsi que l'on agissait. La finesse était de mise sur un échiquier de cette envergure. Il fallait prendre du recul, agir avec raison et calculer par avance ses coups. Choses qui demandait de faire place net dans sa tête, libérant un esprit nettement plus vif et efficace. Son oxygène, elle le trouverait dehors, dans ce froid si familier et cher à son cœur. Les températures que lui offrait la capitale lui rappelait ses contrées, et la mettait à son aise. C'était peut-être bien la seule chose ici qui lui inspirait confiance.

Comme si ces pensées pour Jora l'avaient guidé, elle prit la direction du Jardin des Glaces, endroit qui avait abrité la première rencontre entre les deux jeunes femmes. Arrivée sous le porche qui conduisait aux jardins, elle se stoppa quelques instants. Un léger sourire étira ses fines lippes rosées, tandis qu'elle refermait le pans de son long manteau. Une douce lumière éclairait son teint de lait, faisant indéniablement ressortir ses yeux bleutés. Elle fit quelques pas, cherchant alors un peu de calme et de sérénité. Il n'y avait pas grand monde dehors... Sans doute par crainte de se risquer à une promenade en solitaire. La cours tout entière lui donnait l'impression de se refermer sur elle-même. Allait-elle s'en plaindre ? Pas le moins du monde ! Et alors qu'elle profitait de ce répit, on vint à sa rencontre. Ce visage, elle l'avait déjà croisé... Mais ça n'était pas pour autant qu'elle connaissait l'individu en question. Pas aussi sauvage que son nom et ses ancêtres le laissaient penser, elle le laissa approcher et se présenter. Dérangée ? Le terme était sans doute un peu fort... Elle préférait voir en cette ''introduction inopinée'' -comme il le disait si bien- une occasion de se changer les idées. D'un signe de tête, elle l'invita à se redresser et lui adressa un léger sourire, bien fade comparé à ceux qu'elle avait eu l'habitude d'afficher depuis son arrivée à Ibenholt.

Ce dénommé Crendal se montrait fort aimable à son égard, proposant ses services plus que raison. « Votre soutien me va droit au cœur, mon Seigneur. » Combien de propos semblables avaient-elle entendu ? D'attentions similaires à celle-ci ? Elle ne les comptait pas à vrai dire, car sa position entraînait ces échanges. Son fiancé avait été pris pour cible, recevoir ces messages, écouter ces paroles, entraient donc dans la composition de son rôle de future épouse. Et quelque part, une infime partie de sa personne en était touchée. « C'est fort aimable. Dans ce cas, je n'hésiterais pas à vous en faire part. » Pour l'instant rien ne lui venait à l'esprit. Tout simplement car elle n'avait pas encore pris le temps de mesurer la portée de cette offre et les avantages qui pourraient en découler. Il fallait qu'elle y perçoive comme une carte qu'il serait peut-être bon d'abattre à l'avenir.

« Ce ne fut certes, pas la réception dont rêve toute damoiselle pour ses fiançailles. Ce souvenir me restera douloureux je le crains. » Et la confidence, bien qu'évidente au premier abord, en était sincère. Cette soirée l'avait marqué, et en aurait sans doute traumatisé de plus faible d'esprit.  « Mais est-ce qu'un acte de lâcheté, aussi bas puisse-t-il être, me fera prendre la fuite ? J'en doute... » Elle marqua une petite pause et reprit : « Voyez en ces paroles, une présence affirmée de ma personne en cette cours. Cependant, ne flattez pas de trop mon ego, je n'aurais la prétention d'être aussi lumineuse que vous le suggérez... » Lehvinia ne perdait jamais de vu que, parfois, il était bon de garder ses distances et de faire preuve de modestie. Aujourd'hui, elle appliquait cela avec quiconque croisait son chemin. Et particulièrement face à des âmes que l'on ne connaissait trop peu ; ou que l'on n'avait pas encore sondée.



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Crendal Flynn


Crendal Flynn
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MessageSujet: Re: "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia)   "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia) EmptySam 5 Juil - 6:03

Ce face à face aurait pu s’appeler « grandeur et décadence d’un monde. » car assurément elle traduisait le profond moment de trouble que vivait Middholt. Crendal Flynn de nulle part sinon des bas-fonds du Quartier des chaumes, face à Levhinia Dragonfall, Princesse héritière d’un Royaume. Un nom possédant des siècles d’une histoire glorieuse, un nom au prestige qui valait, dans le paradigme social de la noblesse, mille fois la fortune de Flynn. En son for intérieur, le parvenu imaginait au-dessus de la tête de la princesse l’arbre généalogique de sa famille. Il devait bien avouer qu’il enviait la jeune femme d’une certaine façon. Pour cause, il connaissait bien mieux la famille Dragonfall que la sienne propre. Il n’avait connu que sa mère, morte rapidement. Crendal Flynn, fils de lavandière face à Levhinia Dragonfall, fille de Hareld Dragonfall Roi d’Askevale. Dans un monde à l’endroit, jamais la jeune fille n’aurait eu même connaissance de l’existence de Crendal. Il y a une quinzaine d’année, lorsque Crendal avait commencé à rencontrer des nobles, malgré son sang-froid inébranlable, il s’était senti parfois écrasé par les héritages de ses « clients ». Il avait même cru trouver dans la noblesse une faiblesse à sa théorie consistant à dire que la plus part des êtres humains étaient médiocres. Ceci dit, lorsque vous devenez le principal fournisseur de plaisir sexuel tarifé de la capitale, vous vous rendez vite compte que la nullité touche même les noms illustres. Pourquoi le monde était-il à l’envers ? Askevale le montrait admirablement. Les gens intègres mais sans ambitions ne vont nulle part. Seule l’ambition faut mouvoir ce monde. Seule l’ambition permettait d’avancer. Cela dit l’ambition nécessite l’envie de combattre, l’envie d’écraser ceux qui se présentaient sur la route sinueuse du pouvoir. Hareld Dragonfall n’en faisait pas partie, Jorkell, si. Le résultat n’avait pas été long à venir : Jorkell avait réduit une illustre famille à la noblesse et à la seigneurie pluriséculaire à un rang qui les plaçait en dessous en termes d’influence d’un pouilleux comme Crendal Flynn, fils de personne. L’arbre généalogique avait été abattu par une hache rapide, nette et précise. Et ce mariage avec Lorkhan était bien la seule chose qui pouvait sauver la maison Dragonfall. Sans fils, leur nom allait choir, restait à savoir s’il allait choir en fusionnant avec la Couronne ou si c’était cette jeune femme, qui allait faire fusionner la Couronne avec sa famille. Le jeu était tout à fait passionnant et le Créancier des Rois devait presque prendre sur lui pour ne pas considérer la princesse comme une curiosité de l’histoire.

Il tenta de capter son regard. Le moment fut furtif, mais tout à fait passionnant. Avec son habituel sourire, il se plongea dans les yeux de la princesse. Non pas qu’il fut séduit, il creusait, il y cherchait rien moins que son âme. Il voulait savoir si cette gamine qui faisait ses premiers pas à la cour avait les moyens de ses ambitions. Il se livra donc à une dissection méthodique de chacun des gestes qu’elle pouvait faire. Le maintien était très bon, digne d’une jeune fille de grande famille. Les gestes assurés et maîtrisés et les vêtements de bon goût si l’on considérait les impératifs du climat. Mais le regard…le regard en disait long. Un observateur averti l’aurait trouvé terne. Il l’aurait trouvé fade, mais un fin connaisseur comme Crendal pouvait se perdre des heures de ce genre de regard. Profond, il était celui des gens animés par une envie, un but et un idéal. Celui d’une femme qui ne se contentera jamais d’avoir le second rôle de sa vie. Il se délectait de cet océan dans lequel il ne nageait que trop. Et, il élargit volontairement son sourire avec légèreté, cet océan était celui de l’ambition, dont les eaux profondes et obscures nécessitent un cran bien au-dessus du commun.

Assurément la princesse faisait partie de ceux qui dégageaient une aura, un charisme presque dérangeant. Cela se voyait dans son air perpétuellement pensif et joueur à la fois. Cette aura il avait pu la constater chez certains des grands hommes de ce Royaume. Jorkell la possédait, son fils également. Indubitablement et malgré leurs défauts, ils étaient capables d’inspirer les hommes, les fédérer derrière eux. D’autres, étaient résolument tournés vers l’ombre, comme la Reine Sylarne, macérant dans une rancœur crachant son mépris à la tête de l’univers comme la marque suprême d’une noblesse. La Reine Sylarne d’ailleurs, poussait la condescendance à un niveau que le Créancier des Rois trouvait jouissif. Il aurait donné la moitié de sa fortune pour que la Reine lui jeta une pique légendaire dont elle avait le secret.

Ceci dit, Flynn n’oubliait jamais l’adage que son mentor lui avait enseigné « sans technique le génie n’est rien d’autre qu’une sale manie ». La Princesse possédait très certainement le génie ou alors inconsciemment elle savait très bien le simuler. La technique en revanche péchait un peu. Flynn plissa légèrement les yeux. Elle se retenait trop, et cela se voyait. Crendal l’avait mise mal à l’aise. Ou en tout cas avait inspiré une certaine méfiance. L’entrée an matière, volontairement un peu frivole, était passée moyennement. Il allait sans doute falloir lui apprendre à cacher cela à l’avenir.


-Je vous en prie Votre Altesse, vous n’êtes absolument pas obligée de m’appeler « Mon Seigneur ». Je suis roturier. De la pire naissance possible vous diront mes détracteurs.

Paroles anodines qui servaient avant tout à savoir ce qu’elle pensait des roturiers monté à de si hautes fonctions, généralement réservées à la plus haute noblesse. Certains nobles méprisaient les roturiers par essence et ne voulaient rien à voir à faire avec eux. Flynn savait que beaucoup de nobles pensaient qu’il prenait leurs places de par ses fonctions de Grand Argentier. Il voulait savoir si dans l’avenir la Princesse se liguerait avec eux ou non en jaugeant sa réaction au fait de savoir qu’il n’était aussi roturier que riche.

Pour autant, elle maîtrisait bien l’art de l’euphémisme. Bon point pour elle, ici, c’était quelque chose qui pouvait sauver des vies…Ou en condamner.



-Las Votre Altesse, la douleur et les mauvais souvenirs sont des éléments essentiels de la vie y compris de celles des jeunes filles d’une famille aussi illustre que la vôtre. Je dirais même que c’est cette dimension tragique qui donne à votre sang toute sa supériorité sur le mien. Quoi qu’on en pense, vos noms sont des symboles. N’êtes-vous pas d’accord ?



Elle restait. Crendal ne pensait pas qu’elle répondrait autre chose. Son rang et l’état d’Askevale lui imposait de rester. Le Grand Argentier n’avait jamais vraiment compris ce que rapportait cette union aux Ravncorne, en revanche pour les Dragonfall s’était un véritable espoir de revenir sur le devant de la scène. Epouser le Prince héritier lorsque l’on est devenu une famille fantoche était quelque chose de tout à fait conséquent. Restait à voir si la gamine en avait conscience et si elle comptait être l’objet des joueurs sur l’échiquier ou bien devenir une joueuse elle-même.


-Oh mes craintes n’étaient pas de vous voir prendre la fuite. Seulement vous auriez pu parfaitement être visée. Or en tant qu’héritière je pense que votre sécurité est le premier souci de votre honorable père. Il aurait pu vous ramener à Askevale jusqu’à la cérémonie. Manifestement ce n’est pas sa volonté et j’en suis ravi.

Il eut un sourire et pris deux verres de vin chaud sur un plateau qu’un domestique apporta. Il en tendit un à la princesse.


-Prendrez-vous un vin chaud Votre Altesse ? Vous verrez qu’il s’agit d’un breuvage tout à fait essentiel à la survie dans ce climat inhospitalier. Par ailleurs, c’est délicieux.


Crendal porta la coupe à sa bouche et savoura un instant avant de reporter son attention sur Lehvinia. Il eut un léger rire lorsqu’elle lui demanda de ne pas flatter son égo. Un brin taquin, il répondit.



-Vous êtes l’héritière d’une famille dont le nom est dans toutes les chroniques et fiancée au Prince Héritier d’un roi conquérant. Ego ou pas, pour tout le monde ici, vous serez lumineuse Votre Altesse. Ainsi est faite la Cour. On vous présentera comme une lumière à tous les coins du palais. Vous serez une flamme qui attirera beaucoup de papillons, à n’en point douter.





HRP: pas de soucis ^^

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MessageSujet: Re: "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia)   "Je suis votre éternel serviteur" (Lehvinia) EmptyMar 22 Juil - 10:47

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crendal flynn & lehvinia dragonfall
Je suis votre éternel serviteur.
Ce cher Crendal Flynn semblait tenir à remettre chaque chose à sa place, y compris son statut qu'il notait bien loin de toute noblesse. A ces mots, la dragonne se contenta d'un hochement de la tête, léger et presque invisible. On y percevait là toute la prestance digne de son rang. Alors que lui... Un roturier... Et bien voilà un homme qui avait sans nuls doutes su jouer des coudes pour se frayer un chemin en si belle société ! C'était peut-être là un détail que la jeune héritière se devait de relever, l'ancrant solidement à son esprit. Un tel homme doit être une fine lame d'intellect. Nul ne peut s'élever ainsi sans avoir un tête bien portante, chargée de savoirs et de ruses. Oh Lehvinia paraissait parfois candide, d'une naïveté due à son sexe et son âge... Mais elle n'en était pas pour autant complètement sotte et imbécile. Toutes les femmes de ce monde n'étaient pas réduites à servir de décoration comme l'aurait fait une pauvre plante verte ou une étoffe brodée. Face à cet homme, elle savait qu'elle ne pouvait pas se permettre de le sous-estimer. Non seulement parce qu'elle ne le connaissait pas, et surtout parce qu'elle le devinait malin. Elle avait comme l'impression que sous ses grandes tirades polies et flatteuses, derrière ses pupilles sombres, se cachait une étincelle d'intelligence mêlée à quelques dons savants. Rares étaient les fois où la jeune femme faisait taire son instinct. C'était bien là un des premiers conseils que lui avait donné son cher père : se fier à son flair et ne pas oublier qu'un parfum peut dissimuler bien des vérités. Roturier, oui. Mais pourquoi serait-il obligatoirement idiot et incapable ? « Vous vous tenez devant moi, c'est tout ce qui devrait compter, non ? » -sembla-t-elle demander, l'air de rien, sans attendre de réponse particulière. Devait-elle retracer l'histoire de chaque personne à qui elle adressait la parole en cette cours ? Sûrement, afin d'avoir toutes les cartes en main. Seulement aujourd'hui, elle n'en avait ni l'envie, ni la force, son esprit s'égarant bien trop souvent dans un dédale d'interrogations.

La conversation se poursuivit sur de bien tristes sujets, faits qui animait tout un royaume depuis quelques temps déjà. De telles nouvelles se répandaient si vite, alimentant tous les commérages et autres rumeurs sur la tête princière d'Ibenholt. Crendal se montrait alors philosophe, jugeant ces douleurs comme essentiels à sa vie. Elle en arqua légèrement les sourcils, un brin surprise par de tels propos. Les épreuves forgeaient les légendes et les renommées, c'était une vérité. Seulement, devaient-elles poursuivre ces descendances, animant leur existence de bien sombres manières ? Lehvinia restait quelque peu hésitante, bien qu'elle affinait son avis par quelques raisonnements. « Je ne suis pas en reste de ces malheurs... Tout être voit sa vie basculer, tôt ou tard, d'une quelconque manière. » Sa voix se voulait posée, comme si elle partageait là une évidence dont on ne pouvait se défaire.

Cependant elle demeurait d'accord pour ce qui était de son nom, de celui de bien des nobles et seigneurs... Et c'était en toute fierté qu'elle affirmait occuper le temps qu'il faudrait ses appartements à Jernvugge. Il semblait se plaire d'une telle réponse, lui confiant alors qu'il n'avait pas craint son départ, mais plus à sa sécurité. En tout cas, c'était ce qu'il semblait sous entendre, décrochant un léger sourire à la princesse. « Si j'étais la cible de cet attentat, à mon sens, Askevale n'aurait pas été plus sûre pour moi mon cher. » Si un assassin pouvait se glisser dans les rangs de convives à la cours royale d'Ibenholt, pourquoi ne tenterait-il pas sa chance en passant outre les remparts d'Askevale ? La citée avait certes la réputation d'être imprenable, mais elle était bien tombée face à une armée... Un homme sous couverture pouvait aisément passer ces portes et murailles. De plus, à en voir ce qui s'était produit ici, comment lady Lorsei s'était faite attaquée, Lehvinia n'aurait pu prendre le risque de mettre en danger ses cadets. Elle se voulait tellement protectrice envers eux qu'elle ne pouvait pas concevoir que l'on touche à un seul de leur cheveux par sa faute. Son cœur se serra à l'idée même d'être à la place de Lorkhan, au chevet de sa sœur, dans le doute de la voir se réveiller, reprendre des forces, tout simplement vivre...

Crendal lui offrit une coupe de vin chaud, lui vantant alors ses bienfaits dans ces contrées du nord. Le sourire de Lehvinia se fit plus franc, creusant ses joues rosies par le froid de deux fossettes. « Ibenholt me fait beaucoup penser à ma citée... -confia-t-elle à au grand Argentier. - Ces terres froides, inhospitalières... Et pourtant si chères à mon cœur. Vous ne m'apprendrez pas les vertus d'un verre de vin chaud ! » Elle laissa échapper un léger rire cristallin, amusée par la situation. Elle venait elle-même du froid, où le vent vous arrache des frissons, fait pâlir votre peau et rougir vos joues... Elle puisait sa force là où d'autres plieraient l'échine, un genoux à terre. Elle bu donc une gorgée de ce fameux breuvage, savourant ses effluves et parfums.Vin alors le temps aux flatteries en tout genre, que Lehvinia aimait éviter lorsqu'elle se trouvait en comité restreint, toujours dans cet élan de simplicité. Crendal insista, remettant alors en avant son statut présent, celui à venir. Cette image de lumière lui plaisait bien. Une flamme sachant séduire, mais pouvant tout autant brûler quiconque s'en approche de trop près... Voilà ce qu'elle gardait à l'esprit. « J'espère qu'ils ne se fourvoieront point... » Autant être digne des tels propos à son sujet à la cours. Du moment qu'elle demeurait la lumière d'Askevale, avec espoir et fierté, foi et passion... Elle n'en demandait pas plus. Quoique...

A n'en point douter, Lehvinia était une ambitieuse... Elle voyait toujours au-delà de ce qu'elle possédait déjà. Certes, elle respectait la philosophie de son cher père, entretenant avec grand soin son royaume et son peuple, veillant à ce que tout fonctionne correctement, avec discipline et bienveillance. Malgré tout, elle avait l'impression que s'être cantonné à cela les avait indirectement poussé à la défaite face à l'ennemi, amenant le roi à la place de vulgaire marionnette entre les mains d'un Jorkell Ravncrone tout puissant. Quelque part, cela la peinait... Alors oui, elle cherchait à faire les choses différemment, souhaitant tirer profit de tous les enseignements qu'elle avait reçu depuis son plus âge, aussi bien à Dragekastell qu'en terre elfique. Portant son regard sur les jardins, elle s'était à nouveau égarée dans ses pensées. Réalisant son absence, certes courte mais tout de même réelle, elle papillonna des cils et revint pleinement vers Crendal Flynn.

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